- déparler
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• 1768; « médire de, blâmer » v. tr. v. 1160; de dé- et parler♦ Vieilli ou région. Parler à tort et à travers, sans discernement; divaguer. « Allons, tu déparles, tu dis des bêtises ! » (Pagnol).déparlerv. intr. (Québec) Fam. Divaguer, délirer; dire n'importe quoi.|| Faire une erreur de prononciation, trébucher sur un mot.⇒DÉPARLER, verbe intrans.A.— Vieilli. [Le plus souvent employé à la forme négative] S'arrêter de parler :• 1. Madeleine, éclatant de rire : Ouf! j'ai le gosier en feu! Voilà douze heures que je n'ai déparlé. Dieu! que j'ai soif!FEUILLET, Scènes et proverbes, 1851, p. 166.B.— Région. Parler inconsidérément; dire n'importe quoi. — Je déparle. Qu'est-ce que tu es, toi, pour dire que je déparle? (GIONO, Colline, 1929, p. 33) :• 2. Et moi, je pleurais avec toi... Non, tu l'as fait partir pour t'en débarrasser. Et maintenant, tu sautes sur les sous de Panisse, et l'imbécile est tout content!PANISSE. — Allons, tu déparles, tu dis des bêtises!CÉSAR. — Va, tu es bien la nièce de ta tante Zoé! elle s'y entendait celle-là, pour faire danser les vieux pantins!PAGNOL, Fanny, 1932, II, 8, p. 155.— Au Canada. Écorcher les mots en parlant. Qu'as-tu à déparler? (DIONNE 1909).Prononc. et Orth. :[
], (je) déparle [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1154-73 « décrier, blâmer (quelqu'un) » (B. DE STE-MAURE, Troie, 28469 ds T.-L.); réputé ,,anc.`` ds GUÉRIN; 2. XIIe s. soi desparler de « revenir (sur ce qui a été dit), se dédire, reprendre sa parole » (Raoul de Cambrai, 308, ds T.-L.); 3. 1657 ne pas deparler (SCARRON, Rom. com., II, ch. 17 ds LITTRÉ); 4. 1768 « déraisonner » (DESGROUAIS, Gasc. corr., p. 140 : On entend ... dire : N'écoutez pas cette femme : ne voyez-vous pas qu'elle déparle? pour dire qu'elle déraisonne); 1867 (DELVAU : Déparler. Ne pas savoir ce que l'on dit, parler d'une chose que l'on ne connaît pas). Dér. de parler; préf. dé-. Fréq. abs. littér. 15. Bbg. QUEM. 2e s. t. 3 1972. — STRAKA (G.). En relisant Menaud, maître-draveur. In :[Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, p. 283.
déparler [depaʀle] v. intr.ÉTYM. 1867; de 1. dé-, et parler. Le mot existe dès le XIIe, aux sens de « médire de, blâmer », comme transitif.❖1 Vieilli. (En gén. à la forme négative). S'arrêter de parler.2 Vieilli ou régional. Parler à tort et à travers, sans discernement; divaguer.1 Le bon Dieu n'a rien à voir là-dedans.— Ne déparle pas, mon fi. Ne mets pas de sacrilège dans ta bouche (…)— Je ne déparle pas, maman. Il y a les affaires du ciel et les affaires de la terre. Ça fait deux (…)Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée, II, p. 34.REM. La scène se passe à Haïti.2 Deux cas cliniques qui présentaient (…) de graves perturbations du langage. L'un des enfants « déparlait », et ne se faisait pas entendre.Françoise Dolto, la Psychanalyse, 1956, I, 224, in D. D. L., II, 3.
Encyclopédie Universelle. 2012.